Le mot du président

 

Ce petit mot pour vous adresser mes vœux les plus chaleureux pour cette année 2011.

Qu’elle vous apporte ce qu’il faut de courage et de sérénité pour continuer le chemin …

A l'aube de cette nouvelle année, je voudrais saisir l’occasion des vœux pour partager avec vous ces quelques réflexions.

L’année 2010 s’achève dans l’inquiétude. Elle a été marquée dans beaucoup d’académies par de fortes réductions budgétaires, des fermetures de CIO, des regroupements, des suppressions de postes, des mesures de cartes scolaires…Les réponses à l’enquête réalisée par l’ACOP-F auprès des CIO (293 CIO ont répondu à notre enquête) montrent, de façon très précise, les situations particulièrement difficiles et contrastées qu’ils traversent aujourd’hui.

C’est peu de dire que dans ces conditions, l’année 2010 fut particulièrement éprouvante pour beaucoup d’entre vous.

 

La stratégie politique de restructuration des réseaux des CIO, l’implication des CIO dans les lieux uniques, la labellisation et le projet de redéfinition des missions des Conseillers d’Orientation-Psychologues ont sérieusement ébranlé « le moral » de la profession.

 

Face à la déception, à la colère aussi parfois, au fatalisme et à la résignation, nous avons gardé le cap en essayant d’apporter des réponses et en prenant des initiatives :

 

Je pense, entre autres, aux journées du G7 qui se sont déroulées dans une douzaine d’académies, à la pétition que nous avons co-rédigée pour le maintien des psychologues de l’Education nationale dans le service public d’éducation de la maternelle à l’université, à l’excellente tenue des Journées Nationales d’Etudes du Mans qui ont rassemblé le dernier jour plus de 500 congressistes, aux journées d’études organisées par les délégués académiques, à notre participation active à l’organisation des Hivernales de la SFP et de la Conférence de Consensus initiée par la FFPP, à nos interventions au sein de l’AIOSP et de l’association allemande d’orientation, à notre participation à la conférence de Bruxelles organisée par le NEPES, à notre intervention à l’ESEN, à la qualité des analyses produites par Questions d’Orientation .

Alors 2011 ?

 

Dans la diversité de nos sensibilités, nous aurons à démontrer, partout où nous le pourrons, par nos prises de position, qu’il est d’autres voies et d’autres lois que les seules lois du développement économique, qu’il est possible de faire valoir l’idéal sur l’intérêt financier à court terme. N’ayons pas peur, dans une économie de la connaissance pilotée par la rentabilité immédiate et l’illusion de la bonne information, d’affirmer nos références aux sciences humaines et sociales et spécialement à la psychologie. Affirmons haut et fort que notre formation de psychologue n’est pas un obstacle à nos missions d’accompagnement et de conseil, bien au contraire ! Répétons que la psychologie n’est pas opposable aux nouvelles technologies et aux nouvelles formes de communication, qu’elle n’est pas incompatible avec la problématique des métiers et de l’entreprise comme l’affirment opportunément quelques prétendus experts !

 

L’orientation doit composer avec des processus de construction de l’identité et de la personnalité, différents des processus de transformation de l’identité professionnelle et qu’en la matière il est important de distinguer, pour mieux les articuler, l’orientation « initiale » des jeunes de celle des adultes. Dans l’optique que je développe rapidement ici, il s’agit bien de comprendre qu’avec l’orientation « initiale » (scolaire) et l’orientation professionnelle, nous avons en fait deux investissements de la fonction orientation ; différents, parce que mettant chaque fois en jeu leur paradigme respectif, éventuellement complémentaire mais à partir d’une distinction préalable. Il me semble que ces deux démarches ne peuvent être confondues.

 

Dans une époque où la régulation de l’orientation prend les formes plus ou moins subtiles de « la servitude volontaire », je ne peux m’empêcher de vous rapporter la redoutable question que posait R. Gori lors de son intervention aux hivernales de janvier 2010 : « Qu’est-ce qui poussent les psychologues à se faire les instruments d’un pouvoir qui pousse l’homme à être un instrument ? » Je n’aurai pas la prétention ici d’apporter une réponse à cette question décisive au plan des pratiques. J’insisterai simplement dans le registre de l’éthique sur la nécessité de questionner en permanence les intentions (Jacques Ardoino dirait,les visées) et les valeurs affichées en les confrontant aux pratiques effectives. .

 

 

 

Par ailleurs, vous le savez, en termes de légitimité et de reconnaissance (et de finances !), la question des adhésions est fondamentale pour une association comme la nôtre. Mieux, elle constitue un enjeu décisif pour affronter l’avenir.

 

L’ACOP-F n’est forte et reconnue qu’à proportion du nombre et de l’engagement de ses membres. Cela implique que nous renforcions nos modes de communication avec vous adhérents, et chacun d’entre vous avec vos collègues et avec tous ceux qui, au plan local, national et international souhaitent s’associer à notre combat pour la défense d’une orientation humaniste au service de l’égalité des chances et de la personne…

 

 

 

A chacune et à chacun, je formule des vœux très chaleureux de santé, de bonheur et de réussite dans ses projets. A nous, d’apporter ce qu’il faut d’air chaud et d’idées originales pour avancer ensemble et tracer la route…

 

 

 

                                               Bonne et heureuse année 2011 !