Compre rendu de l"hommage à Noël Barthes

 La rencontre du 9 avril en hommage à Noël Barthes a été un succès. Nous étions plus de soixante dans la salle d"attente des mariages de la mairie du treizième, prêtée par M. Coumet, maire de l"arrondissement.

 

Le mouvement d"orientation était représenté dans toutes ses composantes, INETOP, ACOP-F, SNES, ainsi que de nombreux enseignants et particulièrement de Rodin et Monet.

 

Le monde militant était présent et toutes les générations du Parti communiste étaient représentées. Le maire de l"arrondissement avait été empêché au dernier moment, mais la nouvelle maire de Gentilly était parmi nous et est intervenue.

 

Plusieurs collègues et amis ont témoigné du rôle de Noël et J.-C. Porlier a parlé de son expérience de testé dans les premières années du centre à la mairie. Mme M.G. Mounier a évoqué l"OPOP, ancêtre du centre actuel.

 

Régine Agopian a lu les messages, du directeur actuel du CIO, de M.Ly, homme de ménage embauché par Noël,

 

Mme Jérome celui de Maud Albouy,enseignante à Rodin,

 

Pierre Roche a lu ceux de Gilbert Blanc,

 

Francis Danvers et Albert Penso,

 

Micheline Bongibault a lu ceux de Claude Coulbaut, Alain Louveau, Anne-Marie Machtou et Michel Zerwetz.

 

Sont intervenus: Annette Krakovsi, Régine Agopian, Mme Jérome, Denis Lemercier, Pierrette Lombès, Mme Einhorn, Nicole Marut, Danielle Pourtier, Catherine Remermier.
Toute la famille de Noël, autour de Monique était présente et est intervenue pour remercier les organisateurs et animateurs: Micheline Bongibault et Pierre Roche.

 

On a particulièrement regretté l"absence de Marie-Madeleine Reboussin, retenue par la maladie.

 

Ce fut un grand moment de fraternité et de célébration d"un homme et d"une œuvre.

 

Pierre Roche, le 11 avril 2008.

 

P.S.
Le GREO devrait bientôt disposer d"un blog et donner ainsi à chacun la possibilité de consulter tous les éléments de cette rencontre. Je me limite donc à l"essentiel.

N

 

oël Barthes, né le 2 mars 1924 à Montpezat de Quercy (Tarn-et-Garonne) est décédé à son domicile de Gentilly ( Val-de-Marne) le 30 janvier 2008.

Issu d’une famille de petits paysans travaillant sur moins de deux hectares, il fréquente d’abord l’école communale de Montpezat de Quercy d’avril 1931 à juillet 1936, puis d’octobre 1936 à juin 1942 l’Ecole primaire supérieure de Cahors dans le Lot. Il obtient simultanément le Brevet Supérieur et le baccalauréat de philosophie en 1942 et entre comme maître d’internat à l’EPS de Cahors en 1942.

Admis en classe préparatoire à l’ENS de Saint-Cloud, du lycée Jean Fermat à Toulouse, au choix, soit en Lettres, soit en Sciences, et cette option ayant effectivement été postulée, il se retrouve contraint « à contre cœur », du fait des modestes ressources familiales d’accepter la section Lettres en raison d’une erreur administrative, et d’une bourse attribuée seulement pour cette section. A propos de cet événement il écrira sous une forme interrogative: « peut-être ce vécu a-t-il joué un rôle déterminant dans l’intérêt, porté dès ce moment aux problèmes d’orientation ? ».

En 1944-1945 il change d’établissement et devient maître d’internat au lycée Jean Fermat de Toulouse, puis, dans le même lycée répétiteur et professeur adjoint.

 

Il suit la formation de l’INETOP de 1947 à 1949 et obtient le Diplôme d’Etat de Conseiller à la session de juin-juillet 1949. Durant ces années, d’abord à la Faculté des Lettres de Toulouse, puis à la Sorbonne, il obtient cinq certificats d’enseignement supérieur : psychologie, morale et sociologie, psychologie de l’enfant et pédagogie, psychologie de la vie sociale.

De 1949 à 1973, il devient conseiller d’orientation professionnelle au centre de Paris Quinzième, jusqu’en 1952, puis de 1952 à 1973, au CIO de Paris Treizième, enfin directeur de ce centre de 1973 à 1984.

Militant communiste à partir de 1944, il contribue à la Résistance et au sabotage des voies ferrées, il participe ensuite, durant plusieurs années au comité de section de la ville de Gentilly et aux instances dirigeantes de la Seine du Mouvement de la Paix. Animateur du groupe des conseillers et psychotechniciens communistes avec Antoine Léon, Pierre Maes, Michel Roche, Madeleine Odru, dans les années cinquante et soixante, ultérieurement responsable de la commission conseillers d’orientation et psychologues scolaires auprès du Comité central du PCF. Membre du comité de rédaction de la revue du PCF L’Ecole et la nation.Animateur de la commission nationale de l’enseignement auprès du Comité central du PCF, des années soixante et soixante dix

 

De 1944 à 1947 il participe au bureau régional SNET académique de la Seine et dans les années cinquante au bureau national de la catégorie orientation. Il sera aussi commissaire paritaire pour le SNES.

Dans le domaine de l’orientation, durant ses années au centre du Quinzième, ses activités se réduisent  à des tâches d’exécution, il fait passer presque exclusivement des tests collectifs dans les écoles et des tests individuels au centre. Du fait de ses très fortes aspirations à d’autres types  de pratiques, il demande sa mutation au centre d’orientation de Paris Treizième, centre animé par «  un pionnier de l’orientation, Louis Mounier, dont plusieurs ouvrages «  l’avaient beaucoup intéressé.

Il y avait certes, dans ce centre, la pratique de tests d’examen collectif ou individuel ou d’entretien, mais il y avait aussi l’animation des rencontres avec les parents organisées par les établissements scolaires ou par les associations de parents, qui réunissaient parfois plus de deux cent participants. On organisait aussi des causeries pour les élèves des classes de Fin d’études et de troisième, puis quelques années plus tard pour les élèves de terminale. Chaque mois des visites d’usines et d’établissements de formation ( mécanique, chimie, industrie pharmaceutique, menuiserie, bâtiment, automobile) étaient organisées pour les professeurs et les élèves, surtout au niveau troisième.

 

Il écrira que durant sa formation, il a été influencé par les ouvrages de René Zazzo ( Psychologues et psychologies d’Amérique, Le devenir de l’intelligence), Jean Piaget ( Le langage et la pensée chez l’enfant), René Le Senne ( Traité de caractérologie), Henri Piéron ( Psychologie différentielle), ainsi que par le Plan Langevin-Wallon de réforme de l’enseignement.

Durant toutes ces années il défendra à de multiples reprises les services d’orientation et la psychologie dans les colonnes de L’Ecole et la nation et de L’Humanité.

En 1977, il signera avec Claude Coulbaut et Denis Lemercier, Ecole, psychologie et orientation, aux Editions Sociales, le fruit des travaux du groupe des conseillers d’orientation et psychologues scolaires communistes.

Il aura été un des rares militants communistes à accepter la confrontation des principes du marxisme et de la ligne du parti avec les contraintes de la profession de conseiller.

 

Depuis sa retraite on le rencontrait souvent lors des manifestations syndicales et politiques. En 1997 il avait participé à la fondation du GREO et assisté régulièrement à nos rencontres jusqu’en 2003, année où ses problèmes de santé s’étant aggravés il sera condamné à ne plus quitter son domicile.

Comme tous ceux qui l’ont connu et peut-être plus qu’eux, comme ses nombreux collègues et particulièrement ceux du CIO de Paris Treizième, nous garderons de lui l’exemple d’un homme modeste, de fortes convictions et tolérant à la fois qui avait réussi et peut-être pour ces raisons, une tâche réputée difficile, animer démocratiquement une équipe de centre.

Pierre Roche

Conseiller d’orientation-psychologue au CIO de Paris 13ème de 1977 à 2002.

Président du Groupes de Recherches sur l’Evolution de l’Orientation.